Pour faire le portrait d'une fleur - Tropiques Atrium scène nationale 2022
Pour faire le portrait d’une fleur – Tropiques Atrium Scène Nationale, galerie Arsenec
26 septembre – 29 octobre 2022, Fort-de-France, Martinique
Mettre en évidence, questionner l’évidence, et s’engager sur le chemin d’une quête sans autre but qu’elle-même, celui de la création.
Tenter de retrouver l’immédiateté du geste créatif, né pour Jordan Beal d’un paradoxe qui lui est propre, la frustration causée par l’impossibilité de la page blanche dans le processus photographique.
Puis faire son deuil de l’ex nihilo, se résoudre à envisager et capturer l’existant, (pourquoi pas une simple fleur bleue?), le soumettre à divers mauvais traitements techniques, l’altérer, le dénaturer, et, le cas échéant, appeler en renfort les éléments, la terre, l’eau, pour accélérer le processus d’altération et de décomposition.
Devenir le maître du temps et élargir le cadre.
Veronique Réunif
Série Blue - exposition inaugurale du MACMA - Martinique, 2021
Série Blue - exposition inaugurale du Musée d’Art Contemporain de Martinique - 2021
La série Blue de Dan Beal met à jour des scènes de la vie quotidienne d’une mère de famille, Murielle Bedot, vraisemblablement monoparentale avec 4 enfants. Elle est mère, danseuse et chorégraphe de profession. Elle est aussi femme. Le photographe emmène le visiteur dans la maison et la sphère intime de Murielle. Se déclinent alors différents moments de la vie familiale : la préparation du repas, le brossage de dents avant d’aller au lit, le temps calme, etc. Tous ces moments si familiers sont saisis, capturés par l’instantané de l’image, leur conférant une dimension à la fois théâtrale et authentique. Dan Beal amène le visiteur vers une réalité indicible bâtie à partir d’un quotidien bien réel. Elle se lave les dents, ils regardent la télé, elle est assise sur son lit : toutes ces actions pourtant banales s’offrent aux visiteurs comme des apparitions spectrales accentuées par la lueur bleutée. La démarche artistique de Dan Beal est marquée par la construction d’une frontière entre le réel et la mise en scène. Par un traitement cinématographique de l’image, Dan Beal compose le récit d’une vie en usant de différentes perspectives, structurées par les points de vue en contre-plongée et plongée. Le scénario est interprété par les protagonistes et les visiteurs sont invités, en tant que spectateurs, à pénétrer l’intimité de cette famille. Dan Beal emploie les codes de la photographie documentaire réaliste – dite Straight Photography – et y mêle ceux de la photographie posée dite de studio, en ayant notamment recours à une lumière artificielle. Le photographe, toujours en retrait, observe silencieusement, discrètement et avec déférence la famille de Murielle afin de capter une vérité contrastant avec l’impression de mise en scène. Dan Beal offre une matière visuelle à partir de laquelle il est possible de dérouler la narration de ses propres images. Situé entre la mise en scène et la photodocumentaire, le travail de Dan Beal s’apparente au courant des photographes de la réalité-fiction où des artistes comme le canadien Jeff Wall où l’américain PhilipLorca diCorcia inscrivent les codes du néoréalisme photographique.
_ Pauline Bonnet

Photographies numériques contrecollées sur dibond
CREATION EN COURS…
Donner à voir et à comprendre l’histoire de l’art de la Caraïbe, c’est aussi accorder une place singulière à la jeune création contemporaine, à des artistes professionnels qui ne sont pas encore, ou peu, identifiés sur le marché de l’art et par les institutions. Le MACMA promeut l’art contemporain, le processus de création artistique et les regards critiques et poétiques que les artistes posent sur nos sociétés contemporaines. Création en cours rassemble dix plasticiens de la nouvelle scène artistique martiniquaise et instaure une dynamique culturelle plurielle en dévoilant la diversité des pratiques plastiques contemporaines en Martinique, et la nécessité de fédérer la rencontre entre les artistes. La jeune génération d’artistes se rassemble pour interroger et proposer de nouvelles identités artistiques et culturelles. Entre choc, humour et poésie, les plasticiens s’engagent dans des pratiques singulières et innovantes. En pointant du doigt leurs préoccupations sociales, morales ou identitaires, les jeunes créateurs s’expriment dans le contexte caribéen qui est le leur, le sondent et le contestent. Point de folklore ou d’exotisme, l’exposition présente des esthétiques plurielles, qui se confrontent en se révélant les unes aux autres. Création en cours se traverse, se découvre, se partage. L’identité se fait symbole, le corps devient espace et les ateliers, des laboratoires à taille humaine dans un espace géographique, historique et culturel singulier. En partageant cette invitation à découvrir la jeune création, nous faisons un pas vers le devenir de l’art contemporain caribéen.
Pauline et Mathilde Bonnet – Bahbou Floro – Arthur Francietta – Gwladys Gambie – Brice Lautric – Jérémie Priam – Shirley Rufin – Ludgi Savon – Kidjahna Waccus
– https://www.collectivitedemartinique.mq/wp-content/uploads/2021/01/TEXTE-def-creation-en-cours-EXPOSITION-MACMA-JANV2021.pdf
– https://www.buzzmagmartinique.com/keskonfe-agenda-des-evenements/exposition-inaugurale-du-musee-dart-contemporain-de-martinique/2021-03-18/
Non-Lieux - Patio 19 - Martinique, 2021
Série Non-Lieux - Patio 19 - Fort-de-France - Martinique, oct. - déc 2021
Dans les rues de Saint-Pierre, la mystérieuse évidence des façades rongées et écaillées s’impose au regard dans tout son paradoxe.
À la fois structures, couleurs et matières, elles forment le corps de la ville meurtrie et témoignent secrètement de ses blessures, vestiges d’un temps révolu que d’aucuns évoquent encore avec nostalgie, le temps des bâtiments somptueux et des fêtes fastueuses du « Petit Paris des Antilles », le temps d’avant.
Pourtant, les façades ne se livrent pas de façon explicite, seul l’œil averti et curieux peut prétendre déceler çà et là des indices de cette splendeur d’antan.
Pour un photographe comme Jordan Beal, difficile de résister à la tentation de chercher à capturer dans l’immédiateté et la spontanéité du geste photographique le mystère et la beauté cachée de ces surfaces hétéroclites aux couleurs rongées par le temps.
Ceux qui prétendent que les façades sont muettes et les murs aveugles n’ont pas encore eu la chance d’accompagner le regard plein d’empathie et d’étonnement que Jordan Beal porte sur ces bâtisses dont les portes et fenêtres semblent vouloir éternellement rester closes, comme si elles étaient vides, absentes au monde et indifférentes au flux du temps qui passe.
Pourtant, rien de plus assourdissant que le silence de ces façades aux bouches fermées, incapables de raconter par elles-mêmes la moindre bribe de leur histoire dont on pense deviner, peut-être à tort, qu’elle est celle de l’exil, de la désertion, de la mort d’une culture.
Dès lors, la quête de la clef s’impose comme le défi à relever pour tenter de dévoiler, ne serait-ce qu’en partie, le mystère dissimulé derrière ces façades, à moins que le véritable enjeu de la révélation ne soit finalement celui du regard porté sur elles à travers le « trou de serrure » de l’objectif.
_ Véronique Réunif
Commissariat – Production. La Station Culturelle
Scénographie. Abité
Lieu. Le Patio 19
Presse.
– https://www.rci.fm/martinique/infos/Culture/Les-facades-des-villes-de-Martinique-photographiees-par-lartiste-martiniquais-Jordan#
– https://viaatv.tv/linvite-du-27112021/
– https://viaatv.tv/photographie-les-facades-argentiques-de-dan-beal/
Infos tarifs :
Primat - «Ocytocine» - Tropiques Atrium - Martinique, 2021
Série Primat - Exposition collective «Ocytocine» - Tropiques Atrium - Martinique - Mars 2021
La série de photographies Primat propose une vision ambivalente de l’ocytocine en tant qu’hormone qui dirige nos rapports sociaux. Jordan Beal dévoile un panorama de clichés intimes, allant de couples qui s’échangent un baiser, cernés par des corps nus, jusqu’à l’image d’un ventre marqué par la grossesse. Le dispositif d’accrochage suggère une narration impersonnelle comme étant celle d’une espèce entière et non de quelques individus. Pourtant, les photographies, si on les considère séparément, sont à l’évidence une intrusion dans l’intimité des personnes.
Le photographe s’immisce entre ces couples qu’il met en scène dans son studio. Il se rapproche au plus près d’eux, si bien que son regard dépasse ce qui est visible ou se donne à voir. C’est peut-être l’ocytocine elle-même qu’il cherche à capturer pour la disséquer. Cette posture semble pourtant construire son mythe, et on ressent que quelque chose d’invisible se joue. Les corps qui encadrent les couples naviguent entre sensualité et monstruosité. La lumière les déforme, les déshumanise et ne laisse transparaître presqu’aucune identité. Il ne reste que leur essence première : susciter le désir, peut-être à outrance. Le ventre, lui, propose une esthétique opposée. Loin d’être lisse ou impersonnel, C’est sa surface froissée et distendue qui est mise en avant. Mis à distance des autres photographies, le ventre devient sujet et ponctue la narration. À travers cette série, Jordan Beal dévoile un mystère sur les relations amoureuses. Il noue des interrogations et perturbe notre jugement.
Sommes-nous piégés par nos instincts ou maîtres de nos désirs?
_ Pauline Bonnet

Photographies argentiques contrecollées sur dibond
Ocytocine est une exposition née du sentiment partagé que la molécule biologique que médecins et scientifiques étudient par le prisme de la science, a aussi une portée sociale complexe. Neuf artistes, de différentes générations et d’horizons artistiques divers, parfois opposés, proposent chacun, mais ensemble, un questionnement sensible sur cette « hormone du plaisir ». Les multiples fonctions de l’ocytocine permettent une large appropriation du concept scientifique. Son rôle dans les rapports sociaux, amoureux, sexuels ou parentaux font de cette hormone un phénomène à la fois naturel et pourtant indescriptible. C’est en effet l’expérience de l’ocytocine, partagée de tous à différents niveaux, qui régit bon nombre de rapports humains, parfois malgré nous. L’ocytocine est contradictoire, elle s’immisce dans nos chairs à notre insu. Elle est à la fois responsable des plus grands bonheurs comme des plus grands désastres. Si elle inspire l’amour, la maternité, la tendresse, est-elle de fait responsable de la jalousie et de l’agressivité? Elle dirige nos échanges, en particuliers corporels, en nous extasiant avec plaisir, nous manipulant sans remords, nous rendant heureux facilement et nous aveuglant innocemment. L’ocytocine fait brûler de désir, arrache la vertu et noue la tendresse. Créatrice à sa manière, l’ocytocine sert son but : mener à son terme une grossesse et faire perdurer l’espèce humaine grâce aux rapports sociaux.
Agnès Brézéphin – Pauline & Mathilde Bonnet – Jordan Beal – Ricardo Ozier-Lafontaine – Gwladys Gambie – Hélène Raffestin – Aurélie Merlin – Frédéric Lagnau
Terra, en cours
« À la Terre, restez fidèles. » F.N
Terra
Première expérimentation d’enterrement d’un tirage en pleine terre ;
le processus transforme la photographie initiale en objet unique par l’action directe des éléments.




La Réminiscence - video
février 22, 2022Portfolio,Vidéo
Réalisation d’une vidéo de marque pour « La Réminiscence – cafés fins »
_ Martinique, 2021
